Rédigé par: Amallyah Peyssa Kolivai / Politique en Nouvelle-Calédonie
"Tal toul Louis Le Franc"
Le haut-commissaire quitte la Nouvelle-Calédonie.
Le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, quittera bientôt la Nouvelle-Calédonie, après un peu plus d’un an en poste. Il sera remplacé par Jacques Billant, ancien préfet de La Réunion et du Pas-de-Calais.
Ce départ intervient dans un contexte encore marqué par les émeutes de 2024, qui ont profondément secoué le territoire. Louis Le Franc s’est illustré par une gestion ferme de la crise, marquée par le déploiement de forces de l’ordre, le dégagement des axes stratégiques et des prises de parole directes adressées aux fauteurs de troubles. Il déclarait alors : "L’ordre républicain sera rétabli, quoi qu’il en coûte".
"Heureusement que tu as été là pendant les mois de violence que nous avons connus. Heureusement que tu as tenu, que tu as eu des...convictions fortes pour tenir face aux curieux d'en face. ”
La cheffe de file du bloc loyaliste ajoute:
"Merci pour ta détermination, ta franchise, merci d'avoir dit la vérité à tous les Ministres qui sont passés au péril de ta carrière".
Elle conclut avec une phrase lourde de sens :
Dans ce contexte, Louis Le Franc était considéré comme la personne idéale, au bon moment et à la bonne place. Une reconnaissance claire de son engagement dans un contexte politique tendu, et une formule qui restera sans doute associée à son passage.
“The right man at the right place.”
Du côté des indépendantistes, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) n’a pas encore publié de communiqué officiel spécifique concernant le départ du représentant de l'État en Nouvelle-Calédonie. Cela dit, jadis le FLNKS a exprimé des critiques à son égard, notamment en le tenant pour responsable d’avoir intensifié les tensions par certaines de ses déclarations publiques. Le Front a également souligné que les opérations de rétablissement de l’ordre public menées sous sa direction ne sauraient instaurer, sur le long terme, un retour à la normale, estimant que la crise nécessitait une solution de nature politique.
Il faut noter que des groupes proches du FLNKS, comme la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), ont signé des pétitions pendant certaines réunions exigeant le départ de Louis Le Franc, le considérant comme une source d’instabilité, selon l'article des Nouvelles-Calédoniennes publié le 02 août 2024".
Les positions antérieures du bloc indépendantiste indiquent clairement une relation tendue avec le haut-commissaire durant son mandat.
Pour l'instant, la troisième voie fondée par Milakulo Tukumuli ne s'est pas encore exprimée: l'Éveil Océanien, le Parti de la Présidente du Congrès, Veylma Falaeo.
Louis Le Franc laisse derrière lui un territoire encore fragile, mais dont l’administration régalienne a retrouvé un certain contrôle. Son successeur, Jacques Billant, arrive à un moment charnière, alors que les discussions autour de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie sont relancées.
"Comment Jacques Billant, le futur représentant de l'État compte t-il instaurer un climat de confiance avec l'ensemble des forces politiques et sociales du territoire dans un contexte aussi sensible?" Affaire à suivre...

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